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pressbook accueil curriculum vitae hors-piste – histoires de clowns à l’hôpital 17 12 2012 à la maison des métallos, hors-piste relate les aventures rocambolesques de cinq clowns à l’hôpital. a l’origine de ce spectacle, l’association « le rire médecin » déploie des trésors de créativité au service des enfants malades depuis 20 ans. a voir absolument ! hors-piste est une comédie chorale poignante et pleine d’humour, qui réussit le tour de force de raconter le courageux métier de clown à l’hôpital pour enfants, sans jamais tomber dans le pathos ou le lugubre. sur scène, cinq comédiens-auteurs endossent successivement les costumes de médecins, de personnel soignant, de parents, d’enfants et de clowns pour transporter le spectateur au cœur d’un théâtre pas comme les autres. le metteur en scène patrick dordoigne, fort de sa propre expérience de clown, a récréé sur le plateau l’univers aseptisé de l’hôpital. lumière blafarde des néons, blouses blanches, chariots de soin grinçant doucement… ici, on ne parle pas, on chuchote. et soudain, dans un kaléidoscope de couleurs et de paillettes, cinq clowns attifés comme l’as de pique débarquent pour combattre la maladie aux côtés du personnel soignant, armés de serpentins et d’instruments de musique. un contraste saisissant, inattendu, à l’origine de scénettes tantôt cocasses, tantôt émouvantes. une joyeuse équipe de « bouffons professionnels » aucune concession n’est faite à la réalité. les clowns se font parfois martyrisés par des marmots braillards et exigeants, les ados sont parfaitement conformes à l’image communément admise des ados : rebelles et hargneux comme des vieilles pies. dans ce monde hostile de l’hôpital, les clowns font la conquête des enfants récalcitrants, cassent le matériel, se disputent, en ont ras le bol, en redemandent. et c’est drôle, c’est irrésistible ! dans le public, les enfants rient aux éclats et les adultes, sensibles à ces tranches de vie généreuses, ne sont pas en reste. le rythme est enlevé, mené tambour battant par cette fine équipe de « bouffons professionnels » (ils ont une carte). ici, ce n’est pas le malheur des autres qui est donné en spectacle. ce n’est pas l’action du rire médecin qui est glorifiée. c’est un simple moment de théâtre, riche de l’expérience singulière des comédiens-auteurs et remarquablement interprété. un simple moment de théâtre, qui donne férocement envie de vivre et de rire. hors-piste – ecriture et mise en scène de patrick dordoigne. dramaturge consultant : alain gautré. comédiens-auteurs : bruno gare, stéphanie liesenfeld, margot mc laughlin, doriane moretus, vincent pensuet. jusqu’au 22 décembre à la maison des métallos – 94 rue jean-pierre timbaud, paris 11e. 01 47 00 25 20 commentaires : aucun commentaire » catégories : critiques le torticolis de la girafe 17 12 2012 c’est un spectacle frais et plein de vie qui se joue actuellement au théâtre du rond-point. valse électrique, farce originale pour couples improbables, la pièce de carine lacroix met en scène huit personnages en quête d’amour et de rencontres. a voir absolument ! © giovanni cittadini cesi phrases courtes, répliques choc, mise en scène suggérée, rythme enlevé… le torticolis de la girafe parle d’amours échevelés, de corps-à-corps, de rencontres. sur scène, quatre comédiens – deux hommes et deux femmes – sont propulsés dans la peau de huit personnages et autant de situations rocambolesques. rien n’est jamais gravé dans le marbre, voilà l’idée. sur un tour du destin, c’est tout un changement de perspectives qui s’offre à vous. des actrices qui portent la pièce les comédiens grégoire baujat et mounir margoum livrent une prestation impeccable, mais ce sont bien alexie ribes et marie êve perron, les deux actrices, qui confèrent tout son brio à la pièce. mademoiselle ribes, tout d’abord, est une boule d’énergie exubérante ; une vitalité maîtrisée et si bien chorégraphiée (grâce au travail remarquable de la chorégraphe sophie mayer) qu’elle donne envie de danser. souplesse, légèreté, vivacité, tout y est. ado dégénérée et un peu ignare, puis caissière névrosée qui étudie « le psychologique », l’actrice mêle savamment justesse et clichés avec une pointe d’émotion enfantine. bref, alexie fait honneur à son nom. avec son léger accent canadien, marie eve perron est délicieuse. un brin foldingue et chaussée de bottes en plastique, elle fait de pépita un charmant personnage courant (littéralement) après l’amour. mais l’on retiendra surtout la comédienne pour son interprétation de domi-do, la muse sublime et rejetée du poète torturé. belle et lyrique, ses apparitions scéniques sont un pur plaisir. un univers décalé et empreint de poésie pour un jeu de l’amour et du hasard frais et entraînant, le torticolis de la girafe est un spectacle à ne pas manquer. le torticolis de la girafe au théâtre du rond-point (salle roland topor), jusqu’au 14 avril 2012 à 18h30. une pièce de carine lacroix, mise en scène par justine heynemann. avec grégoire baujat, mounir margoum, marie êve perron et alexie ribes. relâche les lundis et le dimanche 8 avril. réservation au 01 44 95 98 21 commentaires : aucun commentaire » catégories : critiques la pitié dangereuse au lucernaire 17 12 2012 elodie menant adapte pour la scène le premier roman de stefan zweig, une histoire d’amour sublime et captivante qui questionne sur les dangers de la pitié que nous inspire la souffrance d’autrui. autriche-hongrie, 1913. un jeune officier répondant au nom d’anton hofmiller suscite bien malgré lui le fol amour d’edith kekesfalva, jeune paralytique et fille d’un riche propriétaire de la région. pris de compassion, anton ne peut se résoudre à l’éconduire. mais l’affaire ne sera pas sans conséquences dramatiques. stéphane olivié bisson livre ici une mise en scène toute en finesse, mais néanmoins d’une rare intensité. les costumes oppressants (anton est engoncé jusqu’au cou dans son habit d’officier, edith dans une robe de dentelles suffocante) et la lumière blanche et diffuse contribuent à envelopper les protagonistes d’un halo d’irréalité, qui créé une sensation de rêve. certaines scènes (on pense notamment aux fiançailles d’edith et anton, qui ont des allures d’enterrement) ne sont pas sans rappeler les peintures hollandaises du xviie siècle. et puis il y a ce fauteuil, dans lequel edith semble perdue tant elle est menue, ce monstre à roulettes dont le dossier ressemble à une œuvre d’art, cette chaise de torture dont le déplacement rythme l’enchaînement des saynètes, qui fait froid dans le dos. il y a quelque chose de glauque dans ce tableau parfaitement ciselé, mais il n’en reste pas moins magnifique. une interprétation magistrale la rencontre entre edith, jeune fille assoiffée de vie mais clouée dans un fauteuil, et anton, lieutenant assoiffé d’héroïsme mais contraint à la vie de garnison, fournit un bel exemple de la confusion des sentiments, thème cher à l’œuvre de zweig. elodie menant, qui a adapté le roman pour la scène, et arnaud denissel (en alternance avec maxime bailleul) sont tout simplement bluffant. si la pitié est « une impatience du cœur à se débarrasser le plus vite possible de la pénible émotion qui vous étreint face à la souffrance d’autrui », arnaud denissel interprète à la perfection ce déchirement terrible entre l’envie de fuir qui le taraude et son code moral, qui veut qu’il reste. il se débat comme un insecte pris au piège dans une toile d’araignée, la toile d’amour qu’edith a tissé autour de lui. subtilement, il jongle entre pointes d’humour et coups d’éclat, entre légèreté et violence. son dilemme est visible et poignant. que dire d’elodie menant, si belle et si angoissante, criante de vérité dans le rôle d’edith ? la comédienne maîtrise à la perfection l’inertie de ses jambes ; elle tombe, rampe, se traîne avec l’énergie du désespoir, cette même énergie qui créé un sentiment de malaise chez ses partenaires et dans le public. edith pleine de grâce, pourrait-on dire, dont la sincérité des joies et des pleurs vous broi